Thèses en cours
Conception et expérimentation d’un dispositif d’apprentissage auto-dirigé d’une langue seconde intégrant l’intelligence artificielle générative au second degré en Réseaux d’Éducation Prioritaire : quels enjeux d’autonomie et d’émancipation pour les apprenant-e-s
Langues-vivantes, intelligence artificielle générative, autonomisation, émancipation, auto-direction, Design-based research, recherche collaborative, second degré
Résumé
Ce projet de thèse, intitulé « Conception et expérimentation d’un dispositif d’apprentissage auto-dirigé d’une langue seconde intégrant l’intelligence artificielle générative au second degré en Réseaux d’Éducation Prioritaire : quels enjeux d’autonomie et d’émancipation pour les apprenant-e-s ? » s’inscrit dans le champ de la didactique des langues et des cultures et des sciences de l’éducation et de la formation. Il vise à concevoir et déployer un dispositif d’apprentissage auto-dirigé en langue seconde, principalement l’anglais, intégrant l’usage de l’intelligence artificielle générative, au sein de classes du second degré situées en Réseaux d’Éducation Prioritaire (REP et REP+), au service d’une pédagogie critique. Cette question est déclinée en plusieurs questions secondaires portant sur les obstacles et les points d’appuis, les tensions et synergies entre l’utilisation de l’IAG et de la pédagogie critique, l’adaptation des dispositifs avec le concours de l’IAG aux besoins spécifiques des REP, les indicateurs d’émancipation et d’autonomisation, l’optimisation par le numérique, et les implications pour la formation des enseignants.
L’étude s’intéresse à la fois aux effets sur les élèves (construction de l’autonomie, renforcement du pouvoir d’agir, sécurisation de l’apprenant-e, développement de stratégies métacognitives) et sur les enseignants (évolution des postures, réflexivité professionnelle, adaptation aux besoins différenciés). L’usage du numérique et de l’IAG permet d’élargir les opportunités d’apprentissage hors de la classe, d’expérimenter des configurations spatio-temporelles hybrides.
L’ambition est d’éclairer les conditions de faisabilité et d’efficacité d’un dispositif d’apprentissage auto-dirigé intégrant l’IAG, de ses effets émancipatoires en milieu scolaire dit défavorisé, et de produire des ressources transférables pour la formation des enseignants et la transformation durable des pratiques d’enseignement des langues en éducation prioritaire.
L’étude s’appuie sur un double ancrage théorique. D’une part, les nombreux travaux du CRAPEL sur l’autonomie et l’apprentissage auto-dirigé qui constituent le socle conceptuel de la démarche pédagogique (Holec, 2022; Holec & Co-operation, 1980). D’autre part, la recherche mobilise la pédagogie critique et les approches de l’émancipation éducative développées par Paulo Freire (Freire, 2013) et bell hooks (Hooks, 1994, 2010) qui considèrent l’éducation comme un processus de conscientisation et de libération, particulièrement pertinent dans les contextes marqués par les inégalités scolaires. L’autonomie est ici entendue comme une compétence propre à chacun de prendre en charge son propre apprentissage, incluant la définition d’objectifs, le choix de moyens, l’organisation des temps d’étude et l’autoévaluation (Holec & Co-operation, 1980).
La méthodologie adoptée est celle de la recherche collaborative orientée par la conception (McKenney & Reeves, 2021), impliquant une collaboration étroite entre le chercheur et les praticiens du terrain. Le terrain d’expérimentation s’étend sur quatre années dans une classe d’un établissements secondaires en zone REP/REP+. Les données seront recueillies par une combinaison d’outils qualitatifs et d’outils inhérent à l’apprentissage en auto-direction pouvant produire des données (journaux de bord, observations de classe, entretiens, questionnaires, productions d’élèves, suivis numériques). L’analyse portera sur les transformations des pratiques, les discours et les comportements des acteurs impliqués, dans une perspective compréhensive et critique.
Mobiliser la voix et les expériences des parents pour mieux reconnaître et prendre en compte les langues familiales en école bilingue
Discours des parents – Langue des familles – Pratiques plurilingues – Coopération avec les parents –
École bilingue – Idéologies linguistiques
Résumé
Ce projet de thèse s’insère dans une recherche collaborative existante du Lieu d’Éducation Associé REPAIRS (2024-2027) de l’Institut français d’éducation, ENS Lyon. REPAIRS signifie : Rechercher ensemble sur les pratiques plurilingues articulées à l’immersion anglais ou allemand et faire ressource entre pairs, avec les parents. Cette recherche est portée par l’ATILF, Université de Lorraine et le LILPA, Université de Strasbourg ; elle est coordonné·e par Véronique Lemoine-Bresson (ATILF) et Latisha Mary (LILPA), ainsi que moi-même en tant que référent·e « terrain ». Mon projet doctoral propose d’explorer la manière dont une collaboration avec les parents peut favoriser la reconnaissance des langues familiales dans un cadre scolaire bilingue, dans l’objectif de coconstruire une école plus inclusive et plus juste. Il s’agit de comprendre, d’une part, comment la voix et les expériences des parents, en tant qu’acteur·rice·s éducatif·ve·s, peuvent participer à la réflexion sur les pratiques pédagogiques pour mieux prendre en compte la diversité linguistique dans un enjeu de justice sociale. D’autre part, il s’agit d’analyser les effets de cette collaboration sur les élèves et leurs familles, en termes de savoirs et de compétences interculturelles.
Le jeu dramatique comme expérience de médiation corporelle et esthétique dans la formation initiale des professeurs des écoles en anglais : affect pour la langue, confiance et engagement
Jeu dramatique – Corps et voix – Anglais – Formation initiale – 1er degré – Plaisir
Résumé
Ce projet de thèse s’intéresse au jeu dramatique comme approche corporelle et esthétique permettant aux étudiants et futurs professeurs des écoles de première année de master MEEF 1er degré à l’INSPÉ de Lorraine de prendre confiance et plaisir à parler anglais, en jouant avec cette langue, sa voix et son corps. L’inclusion du jeu dramatique dans le dispositif de pratique de la langue en formation initiale des futurs enseignants du premier degré entend ainsi faire évoluer le goût pour l’anglais et donner envie de développer les contacts avec, en vue de l’enseigner avec plaisir et être un médiateur de cette appétence auprès des jeunes apprenants. Une expérimentation sera menée sur trois années afin de tester le dispositif dans le but de déterminer dans quelle mesure l’utilisation du jeu dramatique en tant qu’expérience corporelle et esthétique dans la formation initiale des enseignants peut libérer une parole contrainte dans les cours de langue (temps de parole, biographie langagière, insécurité linguistique). Des captations seront réalisées afin d’observer et d’analyser les attitudes et réactions des participants lors des activités menées, et des questionnaires pré et post-formation seront soumis aux étudiants afin de mesurer l’évolution de leur rapport à l’anglais et à leur vision de son enseignement en primaire. Des entretiens à n+1 (M2) et n+2 (année en tant que stagiaire) sont prévus pour mesurer l’impact de ce type de dispositif sur les compétences professionnelles. La finalité de ce travail de recherche-intervention sera de promouvoir une plus grande intégration du jeu dramatique dans la formation des enseignants, mais aussi d’y mettre en valeur une approche esthétique du jeu dramatique afin de proposer une approche corporelle et dynamique de l’enseignement des langues en primaire.
Rôle d’un dispositif d’entretiens métagraphiques axé sur le développement de la compétence orthographique (lexicale et grammaticale) des élèves plurilingues de CE1
Élèves plurilingues ; Entretien métagraphique ; Orthographe lexicale et grammaticale
Résumé
Le présent projet de recherche a germé d’abord des difficultés rencontrées dans ma pratique de classe puis pour répondre aux besoins particuliers de certains élèves plurilingues. Comment aider certains élèves à surmonter le décalage qui existait entre la langue de l’école et la/les langues de la maison ? Mais aussi comment tenir compte des connaissances et des compétences langagières dont disposent les élèves plurilingues ; ce que Perregaux (2002, 2003, 2004) appelle le « déjà là » ? Mes observations sur le terrain m’ont amené à me questionner sur les aides que je pouvais proposer à ces élèves qui entraient diversement dans les apprentissages. De nombreux travaux en contexte scolaire se sont focalisés sur les enfants allophones nouvellement arrivés (Moore, 2006 ; Montagne-Macaire, 2008 ; Auger et Le Pichon-Vorstman, 2021). Plus rares sont les études qui mentionnent ces élèves parlant une autre langue à la maison que le français soit présent ou non (Simon et Maire Sandoz, 2008). Au niveau institutionnel, ce n’est qu’en 2015 que le terme de « plurilinguisme » apparait expressément dans les programmes. Et la Loi du 26 juillet 2019 réaffirme l’importance de développer la compétence plurilingue des élèves. Dans ce contexte, les enseignants sont amener à s’enquérir de la façon avec laquelle l’élève reçoit les savoirs, les comprend et les intègre. Ceci nous conduit à nous intéresser à l’enseignement-apprentissage de l’orthographe chez les élèves plurilingues scolarisés en classe ordinaire à l’école élémentaire. Plusieurs recherches (Jaffré, 1994 ; Brissaud et Cogis, 2011) mettent en avant les entretiens métagraphiques comme une intervention sur l’enseignement de l’orthographe pour mieux comprendre les productions non conformes à la norme des élèves. Et ces procédures graphiques verbalisées par les élèves permettent d’accéder à leur représentation et à leur connaissances orthographiques (Maynard, 2022). Maynard (2022) a présenté les résultats d’une étude québécoise analysant les effets d’un dispositif plurilingue de l’enseignement de l’orthographe grammaticale sur les procédures graphiques des élèves plurilingues au collège en classe ordinaire. Et elle conclut qu’un dispositif recourant à des dictées métacognitives, à une approche intégrée d’enseignement de l’orthographe et à des approches plurilingues favorise le développement de la compétence en orthographe grammaticale en français de ces élèves. Notre démarche s’inspire de celle de Maynard en ciblant plus particulièrement et en analysant le rôle d’un dispositif d’écritures métagraphiques axé sur le développement de la compétence orthographique (lexicale et grammaticale) des élèves plurilingues dans la construction de leurs savoirs. Nous essayerons à travers cette thèse de questionner le rôle d’un dispositif d’entretiens métagraphiques axé sur le développement de la compétence orthographique (lexicale et grammaticale) des élèves plurilingues de CE1. Suite à ce questionnement, nous poserons deux hypothèses : – Nous pensons que l’utilisation des entretiens métagraphiques davantage centrés sur les connaissances plurilingues des élèves stimulera l’engagement des élèves dans les activités de productions écrites et soutiendra le mélange de codes entre les langues. – Nous pensons également que la prise en compte des connaissances linguistiques des élèves plurilingues contribuera à favoriser le développement à un rapport positif à la langue de scolarisation. Plusieurs collectes de données seront confrontées : – Un questionnaire sociolinguistique informant sur leur biographie, leurs pratiques langagières, leur façon de s’engager face à la production écrite et leur rapport à la langue de scolarisation. – Des productions écrites. – Des entretiens métagraphiques dont l’analyse sera basée à la fois sur une exploitation quantitative des données recueillies et sur l’exploitation des enregistrements audio des entretiens métagraphiques.
La rencontre entre les arts marionnettiques et la pratique orale en anglais dans le contexte de la formation des professeurs des écoles en enseignement-apprentissage des langues-cultures (anglais)
Arts marionnettiques – Formation des enseignants du 1er degré – Oral en anglais – Didactique des langues – Enaction – Médiation
Résumé
Cette thèse en didactique de l’anglais a pour objectif d’explorer la rencontre entre les arts de la marionnette et la pratique de l’oral en anglais dans le contexte de la formation des futurs professeurs du premier degré. Ancrée dans le cadre structurant de la théorie de l’enaction appliquée à la didactique des langues, la recherche s’appuie sur les notions de corporéité de la parole et les concepts associés tels que l’empathie, l’émotion esthétique, la créativité et le flow. Elle s’inscrit à la suite de travaux centrés sur les pratiques théâtrales, réalisés selon ce cadre conceptuel. Cette approche permet d’envisager une voie divergente de celle de la marionnette éducative ou pédagogique, simple objet de transfert ou medium pour une prise de parole facilitée. Au-delà du recours à la marionnette pour améliorer des compétences orales en anglais, il s’agit d’évaluer la possibilité pour ces étudiants, d’un engagement dans une posture propice aux futures missions d’enseignement par l’oral d’une langue vivante étrangère, par la pratique marionnettique. Le travail de recherche est transdisciplinaire et convoque la notion de médiation artistique.
Thèses passées
Apprentissage des langues en contexte scolaire : l’agir ensemble en cycle 3 dans le cadre de projets d’échanges à distance franco-britanniques
Enseignement primaire – France – Cours élémentaire – Echanges éducatifs – Critique et interprétation – Langues – Etude et enseignement
Résumé
Aujourd’hui, la pédagogie des échanges à distance, s’appuyant sur la communication médiée par les outils numériques, permet de porter un regard nouveau sur les capacités des jeunes apprenants possédant un bagage minimal de la langue cible à interagir à distance avec des locuteurs de la langue partenaire. Inscrite dans un cadre socioconstructiviste et interactionniste, la thèse questionne le potentiel que représentent des projets d’échanges s’élaborant en fonction des personnes et des moyens à disposition. Elle s’appuie sur l’observation de quatre partenariats franco-britanniques initiant un projet sur une année scolaire à l’école élémentaire. Elle cible l’apprentissage de l’anglais (et du français sur le principe de la réciprocité des échanges). Elle cherche à identifier les conceptions et intentions initiales des acteurs. Nous observons sur le terrain ce qui se construit à partir des activités conjointes des enseignants et des élèves (collecte de données à partir de dispositifs variés entrant dans le protocole d’une recherche-action). L’analyse s’effectue à partir de deux hypothèses principales, l’une dirigée vers la dimension sociale des échanges et l’autre vers les effets sur l’apprentissage linguistique. La prise en charge des apprenants de leur apprentissage, la diversité des productions et des aptitudes langagières concernées, la cohérence des activités avec le lien social qui s’instaure ou la présence d’une réflexion métacognitive et métalinguistique sont au nombre des caractéristiques des projets étudiés. Elles conduisent à une réflexion sur l’action et l’apprentissage situé propres à favoriser la collaboration et l’autonomisation.

